Lombre au tableau

Il est toujours un peu émouvant de voir évoluer les gens autour de nous. On se prendrait au jeu, assis sur un banc avec une canne de marche posée à côté, à toiser avec un œil bienveillant celui ou celle qui vient nous donner de ses nouvelles, en lui disant "je t'ai connu comme ça" et mimant d'un geste simple mais quasiment universel, main tendue à l'horizontale comme si l'on s'appuyait sur un muret imaginaire, la hauteur supposée dudit gnome ou lutin que fut l'individu. Et c'est donc cette émotion que l'on ressent, à n'avoir pas vu passer les années, à réaliser à quel points elles et ils ont grandi, ont mûri, ont raciné et ramifié, tels des arbustes devenus de fiers jeunes chênes dans la clairière avec la promesse de devenir les pourvoyeurs d'ombre et de refuge de toute la forêt.
C'est justement aussi d'ombre que l'on parle, de Lombre 1. Ça n'est pas anodin de choisir un nom de scène comme celui-ci, pour parler de ses failles, de celles d'une société dans laquelle on découpe ses propres tranches de vie au gré du courant tumultueux. C'est ça aussi la vie et ses aléas, et pouvoir le mettre en paroles et en musique n'est pas donné à tout le monde. On se prendrait au jeu jusqu'à citer Marcel Pagnol lorsqu'il décrit la vie des hommes : « Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants. » S'il fallait en retenir la beauté de la tristesse, on peut aussi se pencher sur la douceur des moments présents.
Alors quand on a la chance de saisir l'opportunité de suivre un conteur, un parolier pendant quelques unes de ses enjambées, on la saisit et on lui emboîte le pas. C'est ce qu'on fait avec Lombre dont on suit le parcours depuis longtemps déjà. Car si les prémices hésitants portaient déjà la promesse d'un succès grandissant, nous n'assistions alors qu'à l'envie de pousser les copains vers la lumière, et c'est sur RADIOM que le spectacle prenait forme grâce à Antoine et Joffrey dans Le Tuesday Décalco Show, mais aussi Jérémy et Quentin dans Habile, Bill !.
La playlist de RADIOM en manque d'ailleurs cruellement si on en juge par l'âge et le nombre de diffusion des morceaux de Lombre qui la composent :
Pourtant en fouillant, on sait qu'on a fait un bon bout de chemin ensemble, et qu'on vit sans ménagement ce plaisir à voir cette évolution. C'est la force du collectif et des soutiens qui propulse aujourd'hui bon nombre d'artistes vers une reconnaissance légitime de leur travail et de leur talent. Aujourd'hui il est naturel de faire soutenir son projet de nouvel album via un financement participatif. Car même si on n'en a aucun doute lorsqu'on remplit les salles, c'est toujours bon de se sentir appuyé. Et c'est ainsi tout naturellement qu'un projet Ulule voit le jour :
Soutenez Lombre !
Appuyé, il l'est. Lombre navigue déjà depuis toutes ces années, et il est fait de cette matière qui se bonifie avec l'âge, de ce bois qui durcit avec les années, prend une patine plus profonde et un grain toujours plus vif.
Alors cette fois-ci c'est une étape de plus. Il y en aura d'autres. En attendant, on participe car on aime et on soutient.
Commentaires
Article
les trucs utiles
Adresse permanente de cette page :Ulule
la chouette cagnotte
Lombre – Un nouvel album à vos côtés
« Ce disque, je le construis avec vous : votre soutien fera partie de son histoire. »
Participer !À lire aussi
vague ressemblance
C'est l'histoire de trois mecs qui se sont mis à faire de la musique, comme ça, un jour. Des gens a priori sans histoire, que tout oppose ou presque. Leurs... lire la suite...
Lentement, à tâtons, le pas mal assuré et la gorge nouée, nous nous avançons dans cet étroit corridor nous menant vers cette étrange lueur. Impossible de savoir si elle est... lire la suite...
On ne va pas vous refaire un dessin, c'est maintenant une partie de la famille qu'on n'a plus besoin de présenter : on se croise, on se voit, on s'échange des... lire la suite...
Articles
production abondante
La direction toulousaine de l'École Nationale Supérieure d'Audiovisuel (ENSAV) ferme définitivement le site délocalisé de Castres où se déroulait depuis près de vingt ans une formation de graphistes technicien⋅ne⋅s spécialistes... lire la suite...
Là ! Voilà ! Le week-end se termine à peine, le jour descend déjà sur ton dimanche que tu regrettes de ne plus être au milieu. L'Xtreme Fest #12, c'est fini. C'est... lire la suite...
Oubliez le cliché de l'étudiant cravaté, biberonné aux idées d'une réussite sans faille à l'issue du diplôme. Ici on porte parfois la cravate, certes, mais on est dans le concret,... lire la suite...
C'est un petit trou de verdure où chante une riv... Arrêtez tout ! Il semblerait qu'il y ait erreur sur la formule, tout comme il y ait méprise sur le trou... lire la suite...
Honnêtement, à dix ans, c'est quand même un âge où on fait beaucoup de conneries. On teste ses limites — mais on a encore du chemin avant d'avoir tout expérimenté... lire la suite...
Plus d'informations sur l'utilisation des images...