Rock in Space

Cela fait maintenant un peu plus de cent ans que les premiers pionniers ont franchi le seuil de l'Espace et pourtant après de fulgurants progrès l'Humanité est retombée dans une léthargie exploratrice qui ne surprend plus personne. Les agences spatiales n'existent plus, pas plus que la plupart des gouvernements que connaissait encore le XXIe siècle. Entre mysticisme et incrédulité, cette période de l'Histoire humaine est réduite à des fables floues et déformées. Les rares fous qui s'aventurent encore à les colporter longent les murs, ombres d'eux-mêmes, ils ne croient presque plus en leurs propres souvenirs.
Au milieu de cette informe bouillie qui fut jadis une société peuplée d'hommes et de femmes éduqués et altruistes ne se dressent plus que des profiteurs, à peine plus malins que les autres, et qui tirent leur supériorité de la naïveté méfiante de leurs congénères. La revanche absolue de l'obscurantisme a sonné depuis bien longtemps déjà, et la technologie et les Arts ne sont plus que des vestiges en ruines. On raconte même que tenter d'en apprendre davantage sur son passé et son futur mène à une mort douloureuse, de cruels esprits veillant tels des cerbères à maintenir les populations dans l'ignorance.
Pourtant quelque part sur le Globe, certains s'affairent à rejoindre les étoiles, peut-être pour de bon, rassemblent ce qui leur reste de courage, d'énergie, d'ingéniosité et de folie, pour tenter le Grand Saut. Installés dans de véritables bombes mortelles, répliques des tout premiers lanceurs, ils essayent de franchir la barrière mentale et physique de l'Espace, obligés de tout reprendre à zéro à chaque échec.
Les premiers à y parvenir sont confrontés à un macabre avertissement : et si l'échappatoire était impossible, aussi bien gardé là-haut qu'ici-bas ?
Dans d'obscurs sous-sols des grandes cités en ruines, d'autres tentent de rejoindre l'éther par d'autres moyens, en notes grasses et saturées, dans la moiteur de bas-fonds que peu osent encore visiter. Les profondes vibrations qu'ils génèrent au moyen d'archaïques et dangereux instruments réveillent la Terre. L'ordre est perdu. Passé, présent, futur... tout est mélangé. Qui a commencé ? Qui finira ?
C'est Okoyome que l'on pense avoir vu démarrer. Ou était-ce d'autres ? On racle ce que l'on peut encore trouver d'humanité dans ces étranges déformations, et on appuie, longuement, fortement. La peau blanchit puis bleuit. De toutes façons, a-t-elle jamais été rose ?
Mais a-t-on seulement vu Enola parmi l'aréopage luisant de sueur acide de ce moment ? On en oublie le jour et la nuit, les deux sont confondus, et pourtant on rythme, en saccade. Combien de battements par minute, combien d'heures par jour ? La réponse ne se lit pas sur les lèvres.
D'aucuns pensent qu'ils sont déjà parmi nous, les rédempteurs, les esprits malfaisants, peut-être d'anciens tortionnaires ? On prétend qu'au contraire ils nous veulent du bien. Quoi qu'il en soit, ils sont sur le déclin, ils tombent inexorablement, rattrapés par la gravité d'une Terre qui n'en a plus que le nom. Lentement mais sûrement, ils s'affaissent et écrasent en-dessous d'eux. Un ralenti perpétuel que ces Dying Giants qui passent devant nos rétines incrédules :
Le liquide est sombre, il s'écoule lentement, ne pénètre aucun pore, mais à quoi bon ? Précipitera-t-il notre fin ou constituera-t-il notre ultime salut, une délivrance en posologie à trois fois par jour ? Black Drop aura peut-être la clé du mystère. La pénombre est la fin, ou le commencement.
Dans un fol élan, Les Ateliers, La Lune Derrière les Granges et RADIOM se regroupent une fois encore, tentant de conjurer un sort qui semble tenace. Se retrouver, placer ses espoirs dans une communion autour d'un son qui viendra des profondeurs.
Une place pour « Rock In Space » !
Qu'y trouverons-nous à part un bar et de la petite restauration sur place pour une participation aux frais de 5€ ? Impossible de savoir sans s'y rendre.
Plus d'infos :
- Enola
- Okoyome
- Black Drop
- Dying Giants
- Les Ateliers
- La Lune Derrière les Granges
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