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Moriarty, JP Nataf, GiéDRé au Bikini, c'était le 2 février

jeudi 3 février 2011 à 21h13 par Hoggins!
Moriarty en concert (ici sans le batteur, excellent)
Moriarty en concert (ici sans le batteur, excellent)
© FenneK
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Une petite soirée comme on peut s'en prévoir, de temps en temps... tiens ? Y a Moriarty qui joue mercredi prochain au Bikini. Ah ben chopons des places et allons-y, c'est sympa. Ah.. et en première partie, y a JP Nataf. Après un rapide coup d'oeil, effectivement, ça rappelle quelque chose, ça s'annonce pas mal. J'étais donc avec Nanou, Marlouche, Sabiane et Fennek par une glaciale soirée en ce 2 février 2011. Récit de soirée.

Je ne mentirai à personne : à part à quelques rares occasions, on ne s'intéresse généralement uniquement qu'à la "tête d'affiche", et la première partie passe un peu à l'As. Néanmoins, c'est vrai que la chanson "single" de JP Nataf est pas trop mal, et ça pouvait augurer quelque chose de bien.

Et puis vient la surprise : une chanteuse qui se présente comme la "première partie de la première partie". Il s'agit de GiéDRé. Difficile de savoir s'il s'agit de l'anagramme de "digéré" ou d'un autre truc sans avoir eu l'occasion de le lui demander. Bon, bah on n'a pas pu lui demander, et sur son site, c'est pas marqué. Mais il faut lui reconnaître un certain talent, et un talent certain. Debout sur scène avec une guitare et un micro sur de la pelouse en plastique, des champignons lumineux et un pot de chambre pour bébé, elle chante les complaintes des prostituées brésiliennes ou bulgares, avec moult détails à base d'un vocabulaire riche et agrémenté de "scrotum", "coït", "herpès", et qui fleure bon la poésie. Pour vous donner une idée, c'est du Didier Super, presque plus trash (le fait qu'une nana habillée en robe de petite fille au pays de Blanche Neige chante qu'elle veut pouvoir pisser debout n'est sûrement pas étranger à la chose), mais surtout, elle chante juste, et c'est pas dégueu du tout. À suivre donc, et de très près (en évitant les MST, on aura été prévenus).

Vient ensuite la première partie (souvenez-vous, on en était à la première partie de la première partie), avec JP Nataf. Autant le dire tout de suite, il m'a plutôt déçu, même si je ne fondais pas de grands espoirs sur lui. Il constituait effectivement un moindre mal : une première partie avec René la Taupe eût été rédhibitoire, forcément. Mais je m'égare. En bref, une musique probablement un peu trop prise de tête, voire carrément molle. Et là, de manière assez incompréhensible, le soufflé prend, alors que le groupe enchaîne sur leur titre phare du moment (et radiophoniquement matraqué) "Viens me le dire". Ça devient péchu, complet, plus rond. Le public a déjà réagi aux premières mesures, il est désormais sous le charme. On a même l'impression que le son est plus présent. Aurait-on poussé le bouton sur la console, à la régie son ? Morceau suivant : le soufflé retombe, aussi vite qu'il a pris. Pourtant les musiciens sont bons, calés, etc. Mais l'émulsion ne prend pas avec moi. Ce n'est pas le cas de tout le monde, puisque la salle accueille la performance assez chaudement. J'ai dû louper un truc.

Chaque entracte étant l'occasion de vider quelques bières, il faut reconnaître que la température de la salle a monté de quelques degrés en quelques heures, et que la tête d'affiche est alors attendue avec impatience (signe d'un amollissement de la première partie ?). Surtout que le changement de plateau est compliqué, et l'équipe technique du Bikini court partout pour corriger un problème dans une des lignes de micros (un "bzzzz", aussi appelé buzz, - mais qui, lui, ne se fume pas -, s'accroche tel un ténia à son hôte), sous la pression d'un public chauffé, et qui ne comprend pas bien ce qui se passe ("pourtant, ça a pas l'air difficile de brancher des micros", dixit un voisin qui ne s'imagine sûrement pas la merde que représente ce genre d'entreprise). Enfin, on entend que ça va commencer.

C'est donc au tour de Moriarty d'entrer sur scène. Et là, c'est le choc, pendant un set impressionnant dans sa durée et son intensité. Vraiment. Je n'aurais jamais imaginé être parcouru de frissons sur un concert de Moriarty. C'est bête, et c'est pas très sympa pour eux, finalement, parce que ça ressemble carrément à un vilain apriori. Qui a, s'il était avéré, littéralement volé en éclats, tout au long d'un concert dont je serais incapable de donner la durée totale.
On pourrait essayer de commencer par décrire le groupe sous sa mouture actuelle. Pas facile, vraiment. Je vais essayer de faire de gauche à droite tels qu'ils étaient placés le plus souvent sur scène, pour des musiciens/acteurs/personnages qui crèveraient littéralement l'écran s'il y en avait un.
Le premier est un homme au crâne rasé, en marcel et chemise avec, autour de sa taille, une ceinture à poches en cuir, d'où il sort tout au long du concert une armada d'harmonicas. J'ai essayé d'en faire le compte, et, à raison de cinq poches et au moins deux harmonicas par poche, ça fait une dizaine avec lesquels il jongle, sans compter ses prestations à l'accordéon.
Le second est guitariste, et jongle lui aussi avec une palette d'instruments sympathique. Avec son look Dandy-Baba au jeu de jambes swing qui colle parfaitement à sa furieuse ressemblance au regretté Heath Ledger, il exécute ses parties avec une réelle grâce. Nan, sans déc.
La chanteuse, au timbre de voix si remarquable, dans un seyant costume (presque transformiste !) de l'Ohio des années trente, bouleverse et transporte l'assemblée par sa simplicité naturelle.
Notre quatrième personnage passe de l'harmonium à la contrebasse en passant par la guitare sans même changer de chemise. Cette contrebasse, il se la fait régulièrement passer par le bassiste attitré du groupe, cinquième larron en pantalon et chemise sombres (et sobres), complice irremplaçable d'un batteur en salopette, et à qui l'on aimerait bien demander comment il a fait pour garder son bonnet aussi longtemps.

On ne pourrait pourtant pas résumer cette prestation à une simple énumération de musiciens sur une scène, sans évoquer la réelle communication avec le public et le liens qu'ils tissent entre eux. C'est simple : ils donnent l'impression d'être en répétition dans un petit local, à s'amuser entre potes. À la différence près qu'il y a 1500 autres invités qui s'amusent distraitement du fait que le batteur ait pu oublier de terminer un des morceaux comme prévu.
Et justement, la justesse de leur jeu et le réel sentiment qu'ils s'amusent sur scène n'éclipse en rien la qualité d'un nouvel album à venir qu'ils sont venus présenter, et qui, disons-le sans détour, va vraiment déchirer.

Je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse slammer sur un concert de Moriarty, et c'est pourtant chose faite, avec notre n°1, Tom de son nom de scène, qui s'élance dans une foule compacte, peut-être pas très rompue à l'exercice. Entre temps, c'était au tour de l'assiette de magret de canard, transmise jusqu'au bar (au fond de la salle) en slamming, ainsi que de la tasse de thé.

Je n'ai pas réussi à tout dire, il faudrait encore quelques pages de texte pour résumer une très bonne soirée, qui s'est terminée par une séance photo sur un coin de table, pendant que Rosemary, la chanteuse, était prise à partie par Sabiane sur des considérations métaphysiques.

Vous pouvez admirer les photos prises par Fennek ici : Moriarty au Bikini le 3 février 2011.

Pour en savoir plus :
- Le Bikini (et son excellente programmation)
- Le MySpace de Moriarty
- Le site de JP Nataf
- Le site de GiéDRé

Commentaires

Si tu es animateur, tu peux t'identifier pour éviter d'avoir à remplir tout ça.


(ne sera pas publié)


Sur RADIOM.fr, on en a un peu marre des commentaires qui te vendent des pilules pour les messieurs complexés par leur masculinité. Alors on met des vérifications un peu nulles, mais au moins, personne n'essaye de nous vendre des trucs tout pourris. Alors désolé, mais il faut que tu remplisses ça :

Pour vérifier que tu es bien humain(e), réponds à cette simple question : combien font six plus cinq ? Évidemment, tu as le droit à la calculatrice.
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